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NOTRE ACTUALITÉ

Photo du rédacteurNathalie Popiolek

Comment relever les défis de la transition environnementale ?

Dernière mise à jour : 1 sept. 2023

C'est le thème de la quatrième conférence des Entretiens Enseignants-Entreprises qui se sont déroulés au Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche les mardi 29 et mercredi 30 août 2023, sur le thème « La démographie au cœur des enjeux du XXIe siècle ».




Cet événement annuel de pré-rentrée de Melchior (créé par l'Institut de l'entreprise en partenariat avec le Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse) offre un temps d’échanges privilégiés entre des dirigeants d’entreprise, économistes de renom, personnalités qualifiées et des enseignants (notamment en sciences humaines et sociales, sciences du vivant, de la santé et de la terre, sciences et techniques industrielles, philosophie).


Dans le programme 2023, la conférence "Comment relever les défis de la transition environnementale?" que j'ai eu la chance d'animer, a permis de réunir autour de la même table, les représentants des principaux acteurs de la transition environnementale, à savoir, la Puissance publique (France Stratégie), l'industrie (EDF Renouvelables), l'assurance (Abeille Assurances) et la recherche (université Paris-Dauphine/PSL).


La transition sera coûteuse dans les pays qui se sont engagés dans la trajectoire de la neutralité carbone à l'horizon 2050. C'est le cas de la France qui devra fournir de gros efforts dans les 5 à 10 ans à venir pour sortir de la dépendance du sentier à l'égard des énergies fossiles, en substituant du capital aux équipements carbonés (p.ex. remplacer les chaudières au fioul par des pompes à chaleur). Nicolas Riedinger [1] indique que France Stratégie a estimé le montant des investissements supplémentaires à 66 Mds€ en 2030 (> 2 points de PIB), dont 48 Md€ dans la rénovation énergétique des bâtiments.


En sus de l'effort d'investissement voué à la décarbonation, la sobriété (réduction de la consommation d’énergie qui ne résulte pas de gains d’efficacité énergétique) permettra également de réduire les émissions de CO2 mais dans une moindre mesure (France Stratégie table sur une réduction inférieure à 20% à l’horizon 2030). Mais cela est sans compter que la sobriété (supposant un changement des pratiques et des normes collectives) est porteuse de bien être: que l'on pense par exemple aux effets bénéfiques pour la santé, du vélo ou de la marche à pied!


Le troisième volet évoqué est la réorientation du progrès technique du brun vers le vert, c'est à dire principalement les efforts de recherche et d'innovation qui, selon France Stratégie, porteront l’essentiel de leurs fruits après 2030.


Philippe-Michel Labrosse, Directeur général d'Abeille Assurances, ajoute que le dérèglement climatique est vécu par les assureurs comme un véritable choc causant déjà de lourds dégâts chez les agriculteurs (p.ex. perte de récoltes viticoles), les entreprises non agricoles, les ménages (p.ex. maison fissurée par la sécheresse des sols), etc. Abeille Assurances se penche sérieusement sur un portefeuille de solutions pour limiter l'impact des effets du changement climatique: meilleure connaissance des phénomènes pour mieux prévoir et prévenir, adaptation, prévention et montage de partenariats public-privé pour permettre la prise en charge des sinistres sans trop peser sur les assurés.


Pour Bruno Bensasson [2], Directeur Exécutif d’EDF en charge du Pôle Energies Renouvelables et Président directeur général d’EDF Energies Renouvelables, construire un avenir énergétique neutre en CO2 conciliant préservation de la planète, bien-être et développement, c'est possible si l'on parvient à décarboner les usages dans le transport, dans l’industrie et dans le bâtiment. Cela passe en grande partie par la substitution des énergies fossiles par de l’électricité décarbonée (renouvelable et nucléaire). Cependant, si un grand nombre de technologies sont disponibles, une telle substitution va coûter plus cher pour les générations présentes, comme cela a été dit par France Stratégie. Il est alors absolument nécessaire de faire appel aux outils publics que sont le prix du carbone (taxe et quotas), la norme (réglementation) et la subvention, et ce dans un savant mélange qui soit à la fois incitatif et redistributif pour pallier les inégalités.


In fine note d'optimisme de Patrice Geoffron, Professeur de sciences économiques à Paris Dauphine - PSL et Directeur du Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières, qui explique que, même à court terme, les investissements coûteux en faveur de la transition environnementale, ont des bénéfices mesurables notamment en termes de santé publique (les émissions de carbone sont corrélées à des émissions de polluants à l'origine de maladies pulmonaires) et d'attractivité économique sur le territoire (p.ex. les entreprises dont la raison d'être est inscrite dans le développement durable viendront de manière préférentielle s'installer dans un pays qui fait de la transition environnementale, une priorité).




L'alignement de tous les acteurs est un prérequis pour le succès de la transition environnementale et une stratégie Win-Win pour chacun d'entre eux.


Références :

[1] Les incidences économiques de l’action pour le climat - Rapport à la Première ministre de Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz - Microsoft PowerPoint - Incidences e co action climat (melchior.fr)

[2] Concilier préservation de la planète et développement !? - Diapositive 1 (melchior.fr)

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