La poste danoise a annoncé qu'elle allait cesser de distribuer le courrier au 31 décembre 2025 et supprimer un tiers de ses effectifs, à cause de la numérisation et la chute drastique du nombre de lettres. En 2024, le nombre de lettres a chuté en effet de plus de 30% par rapport à l'année précédente (l'AFP 6 mars 2025).
La tendance est semblable en France. En 2009, les facteurs et factrices distribuaient 18 milliards de lettres et de cartes postales. Le volume a été divisé par trois en quinze ans pour atteindre 6 milliards d’unités en 2024 (Le Monde, 29 novembre 2024). Et ce sont les courriers "administratifs" (relevés de banque, avis d'imposition, factures...) ou les publicités qui ont remplacé les cartes postales.
Le courrier représente aujourd’hui environ 16% du chiffre d’affaires global de La Poste contre 52% en 2010 alors que le prix du timbre augmente régulièrement (p.ex. hausse de 7,8 % en 2025 pour les particuliers). Le Groupe a dû se diversifier en créant des filiales: La Banque Postale (services bancaires et financiers), GeoPost (livraison de colis en France et à l'international), Colissimo (livraison de colis en France), Docapost (services de dématérialisation, de gestion documentaire et de cybersécurité).
Colissimo et Geopost par exemple ont accru leurs volumes, et le colis représente aujourd'hui 53% du chiffre d’affaires du groupe contre 23% en 2010 (informations financière du Groupe publiées le 27 février 2025).
En 1824 et jusque dans les années 1950, les facteurs effectuaient sept levées par jour. Ils passaient plusieurs fois par jour! C'est ainsi que des personnes annonçaient leur visite à leurs proches avec l'heure précise d'arrivée de leur train...
En France, le nombre de levées a décru tout au long du XXe siècle pour aboutir à la levée unique dans les années 1980. Le scénario zéro levée (comme au Danemark) est-il plausible pour le futur? Quelle sera la stratégie de La Poste, entreprise à mission devant respecter ses engagements environnementaux et sociétaux?
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